L’escrime artistique est une adaptation de l’escrime moderne en intégrant des éléments de l’escrime historique et des arts du spectacle. Elle a pour but de mettre en scène des combats chorégraphiés, présentés en compétition.

L’escrime artistique mise sur le partenariat. Ensemble, les partenaires construisent une phase d'armes esthétique simulant un combat à la rapière, l'épée médiévale, le fleuret, l' épée de cour, etc. L'escrime artistique fait partie des sports artistiques, comme le patinage artistique, la natation synchronisée ou bien la gymnastique artistique. En associant à la technique des armes et des déplacements (cascades) la comédie et l'expression corporelle, elle est souvent confondue avec l'escrime de spectacle. Les phrases d'armes sont alors intégrées dans un jeu de scène, souvent avec de la musique et rarement avec du texte.

Histoire

 

De Alte Armatur und Ringkunst (Talhoffer 1459).

L'escrime artistique, généralement confondue avec l'escrime de spectacle ou l'escrime ancienne, généralement réservée aux acteurs, a été proposée en France dans les années 1990 à l'initiative de Claude Carliez et des membres de l'Académie d'armes de France.

« Issue de l'escrime ancienne, l'escrime artistique est certainement l'expression la plus visuelle, la plus spectaculaire de l'art des armes. Pratiquée à une ou plusieurs armes, elle offre, pour celui ou celle qui l'exerce, une multitude de combinaisons "d'attaque et défense" et d'évolutions. L'amplitude des gestes, l'élégance des attitudes, la diversité des actions, font de l'escrime artistique une autre discipline ! Elle est à l'escrime traditionnelle ce que le patinage artistique est au patinage sportif de compétition ».

Le but était d'utiliser le potentiel de popularité de l'escrime de spectacle pour promouvoir l'escrime et d’intéresser un nouveau public à l'escrime sportive.

Au départ confidentiellement enseignée par quelques maîtres d'armes et suivi par quelques comédiens, elle devient plus grand public à partir des années 2000

Elle devient une discipline à part entière reconnue par la Fédération Française d'escrime.

 

 

Le combat : les techniques

Apparentée techniquement à l'escrime moderne, l'escrime artistique est une simulation de combat. On y retrouve les attaques simples et composées, les parades-ripostes, les parades en opposition, les déplacements linéaires, etc., mais aussi des déplacements circulaires, des techniques ambidextres et à main nue.

Certaines actions spectaculaires sont inspirées des traités historiques comme la volte, la flanconade ou des désarmements. Contrairement à l'escrime sportive, la touche est évitée. La phase d'arme doit faire illusion et doit être crédible pour un spectateur. Et puisque les acteurs ne portent ni masque ni veste d'escrime, des techniques de sécurité doivent être appliquées. C'est pourquoi les phrases d'armes sont retravaillées à la fois pour des motifs de sécurité et de lisibilité par le public. Elles sont fixées dans des chorégraphies et mises en scène. En représentation, comme pour la danse, il n'y a que peu de place pour l'improvisation.

 

La sécurité

 

Il n'existe pas de textes faisant autorité traitant de la sécurité dans l'escrime artistique. C'est une obligation de résultat et non de moyens. Cependant les règlements des compétitions intègrent généralement les obligations suivantes :

  • Port de gants en bon état,
  • distance à respecter entre la scène et le premier rang du public,
  • obligation d'utiliser des armes non coupantes avec les bouts arrondis,
  • interdiction des combats libres (improvisés).

Un spectacle

Démonstration d'escrime artistique à Lille, 2014.

L'escrime artistique est destinée au spectacle dans les clubs d'escrime et ressemble parfois à l'escrime de spectacle utilisée au théâtre, au cinéma et dans les spectacles vivants.

Les techniques pour monter une séquence pour la scène ou la caméra sont un peu différentes : la caméra permet de multiplier les angles de vue, elle permet les reprises, les scènes de combat sont parfois morcelées et filmées individuellement. Le comédien doit rester concentré pendant des heures pour reproduire avec le même jeu et la même intensité chaque phase du combat. La proximité, de la caméra et de techniciens, nécessite une grande maitrise du jeu et des gestes effectués par les acteurs.

Sur scènes, les reprises et les erreurs sont moins permises. Même si la chorégraphie fait également partie du jeu d'acteur et de la mise en scène, elle n'a pas les contraintes de personnes extérieures à la dramaturgie.

La préparation d'une chorégraphie est longue : une vingtaine d'heures de répétitions peut être nécessaire pour une minute de combat.

Rapières et dagues.

Les armes

Il est difficile d'énumérer les armes de l'escrime artistique. Généralement, l'arme est choisie en fonction du contexte de la phase d'arme. Par exemple, si le combat trouve son cadre au xviie siècle, la rapière aura de fortes chances d'être utilisée.

Le choix des armes peut varier : des armes classiques comme l'épée de cour, la rapière, la dague, la canne, le bâton, en passant par des armes issues des univers de fiction (sabre laser), jusqu'aux armes insolites et trouvées comme un tube de canalisation, une tige de fer, un parapluie, un saucisson sec ou une poêle à frire. Il est aussi possible d'intégrer du combat à main nue.

Généralement, malgré leur ressemblance aux originaux historiques, les armes sont des reproductions adaptées à l'utilisation en spectacle. Elles sont souvent allégées et « neutralisées », le fil de la lame n'est plus tranchant et la pointe est arrondie, ce qui ne les rend pas inoffensives. Il faut bien le répéter : la meilleure façon d’éviter des accidents est une bonne maîtrise de l'arme et un travail approfondi des techniques et des notions de sécurité.

 

 

 

Source Wikipedia